Un mois. Plus qu'un mois et se serait les vacances d'été. Et qui dit vacance, dit retour au Camp des Sangs-mêlés. Depuis mon retour à la rentrée dernière, j'avais tout fait pour éviter au maximum les ennuis. Je ne souhaitais me faire virer encore une fois. Marre de changer d'école en cours d'année. Je parle de ça, car justement nous accueillons une nouvelle élève : Yuna Whitmore. Dans le genre, jolie fille, elle dépasse de loin le terme jolie. J'avais rarement vue une fille aussi belle. D'ailleurs, tous les garçons tournaient la tête sur son passage. Elle, elle se contentait de les ignorer, les prendre de haut avec un sourire incroyable et ravageur. Au bout d'une semaine, elle était déjà accepté et respecter parmi les autres élèves... bien que la plupart des filles la jalousais plus qu'autre chose. Moi... je passais évidemment inaperçus. Jusqu'à ce que l'on se retrouve à deux pour le cours de chimie.

- Alors tu... euh... t’intègre bien ici ?

Elle me regarda alors, comme si elle me voyait pour la première fois. C'était peut-être le cas en fait.

- Pour le moment oui. Mais j'ai l'habitude de changer souvent d'école.
- Ah bon ? Moi aussi... comment ça se fait ?
- Mon père doit voyager beaucoup pour son travail. Et toi ?
- Ok. En fait... j'ai changé deux fois d'école à cause... de ptits ennuis.
- De petits ennuis ?
- Rien de grave. J'ai juste été accusé à tord d'avoir provoqué des dégâts.
- Deux fois ?
- Ouais, c'est pas de chance, hein ?

Elle sourit. Bien joué Mike, un sourire c'est le début de... bah c'est un début en fait, c'est tout. On continua à parler ainsi jusqu'à la fin du cours. C'était plutôt sympa et je constatais que son côté superficielle n'était qu'une façade qu'elle avait un peu de mal à garder avec moi. A la fin du cours, l'une des filles de la classe vint nous voir... ou plutôt vint voir Yuna.

- Dit, je fais une petite fête chez moi avec toute la classe et quelques amis ça te dit de venir ?

Toute la classe ? Ou pas...

- Pourquoi pas. Tu viendras Mike ?
- Euh...
- Lui ? Pourquoi pas... Donc à ce soir, voilà mon adresse.

Et elle s'en alla, heureuse que Yuna viennes, mais déçu que je sois invité contre son gré. J'avais pas réussi, ou essayé, de me faire des amis ici. Peut-être étais-ce sur le point de changer. Et puis, autre chose m'avais marqué. Elle connaissais mon prénom.

La soirée. Un tas de jeunes qui s'amusaient à se confronter les uns aux autres. Je ne m'y sentais vraiment pas à ma place. Je n'y avais pas ma place. Je ne restais pas plus d'un quart d'heure dans la maison, puis j'en sortais pour prendre l'air. Un quart d'heure plus tard, je m’apprêtais à rentrer chez moi, sauf que je tombais alors sur Yuna.

- Tu ne rentres pas t'amuser avec les autres ?
- Je... je suis pas sûr d'être à ma place ici.

Je m'attendais à se qu'elle se moque de moi, à la place elle me regarda comme si elle me comprenait. Ou alors je me faisais juste de mauvaises idées.

- C'est la première fête à laquelle tu vas ?
- Non... mais d'habitude ça se passe avec mes amis. C'est... différent.
- Et tes amis ne sont pas ici ?
- Ils vivent du côté de New-York.

Difficile de lui dire autrement. Alors que j'étais encore assis sur le sol contre le mur de la maison, elle vint me rejoindre.

- Les fêtes de New-York doivent faire passer celle-ci pour une fête minable.
- C'est beaucoup plus impressionnant, c'est sûr. Et toi qui voyage beaucoup, tu dois participer souvent à des fêtes non ?
- Pas autant que je le souhaiterais. J'ai rarement l'occasion de sortir d'habitude.
- Et ça te dirais, par exemple, que l'on se fasse un ciné un soir ?
- Il faut que tu saches, j'ai un petit ami.
- C'est juste un ciné. Mais je peux comprendre. Je le connais ?
- Non, il est pas d'ici. Il est en Atlantic... à Atlantic City je veux dire.
- Ok.

Un blanc s'installa et je me levais.

- Je devrais peut-être y aller.
- Tu sais quoi ? Juste un ciné ça serais pas si mal finalement.
- Super. Lundi soir ?
- Ça marche. Et attend, je vais marcher un peu avec toi. Cette fête est pas terrible.

Je l'a raccompagné jusque chez elle. On en profitait encore pour discuter. C'était fort agréable et bien que je savais qu'il n'y aurait rien avec elle, je ne pouvais m'empêcher de me demander : pourrais-je avoir une vie normal avec elle, malgré se que je suis ? Non, elle serait trop en danger. La soirée se termina tout de même sur une bonne note et la fin du week-end se passa dans le calme.
Pendant le cours de math, nous étions l'un à côté de l'autre avec Yuna.

- Alors ce soir, il y a un film en particulier que tu veux voir ?
- Oui, mais c'est des films de filles que tu vas détester.
- Peut-être pas... ou peut-être un peu. Je pourrais te surprendre.
- J'en doute pas...

Un "bong" contre l'une des fenêtres de la classe nous interrompis. Un oiseau venait de percuter la fenêtre de plein fouet, la fissurant. Puis l'on vit une nuée d'autres oiseaux se diriger vers les fenêtres sans s'arrêter. Il y avait quelque chose de bizarre chez eux, mais je n'arrivais pas à définir quoi. Puis je compris. Ils n'avaient pas l'intentions de s'arrêter. Ils brisèrent les vitres et pénétrèrent à l'intérieur de la salle de classe. Des Oiseaux de Stymphale. Immédiatement, je m'étais mis au-dessus de Yuna afin de la protéger, mais déjà je sentais les griffes des oiseaux me lacérer la peau. Je n'avais pas le choix. C'est après moi qu'ils en avaient, alors ils allaient m'avoir. J'appuyais sur ma montre et dégainé ainsi mon épée afin de pourfendre quelques oiseaux. Puis je fonçais vers la porte en leurs criant dessus.

- Hé ! Les pigeons ! Par ici !

Je vie les yeux de Yuna me regarder, comme si j'étais fou sûrement. Mais au moins les oiseaux ne se préoccupaient plus que de moi. Ils me poursuivirent, pendant que je me ruais hors du bâtiment. En courant, je pourfendais mon épée dans le vent, touchant parfois des oiseaux. Puis j'attrapais mon skateboard dont je ne me séparais jamais. En un instant, il se changea en une moto cross. La meilleur forme que je pouvais donner à mon chars magique. Je ne pouvais garder cette forme trop longtemps cependant, car elle fonctionnait, un peu comme moi, à l'énergie solaire. Quoi qu'il en soit, c'était largement suffisant pour le moment de fuir assez loin afin d'éloigner les volatiles de toute civilisation. Je roulais, sanas m'arrêter jusqu'à la gare et pris un train pour New-York. C'était la seule idée que j'avais, la meilleure, prendre un moyen de locomotion suffisamment rapide pour échapper aux oiseaux et me rendre en sécurité à la colonie.
Dans le train, je pus enfin respirer. Je me dirigeais alors dans les toilettes et utilisé l'eau du robinet pour créer un petit arc-en-ciel à la fenêtre. Là j'y jetais une drachme et indiquais mon adresse et le nom de mes parents. Seule ma mère était là. Le charme de Luffy de l'an dernier ne faisait plus effet depuis trèèès longtemps. Et donc malheureusement c'était devenu compliqué avec eux qui ne comprenaient rien à rien. Je leur laissé pas le choix de toute façon, ou en tout cas ma vie ne leur laissé pas. J'expliquais la situation à ma mère et bien qu'elle insisté pour que je rentre à la maison, je le lui dis que ça serait trop dangereux et que c'était ainsi avant de mettre fin au message iris. Pour les cours, tant pis ils se terminaient quasi un mois plus tôt pour moi.